Rencontre avec Samia Benazzouz, cheffe itinérante
Chaque mois, nous partons à la rencontre d’une personne que nous apprécions et dont la vie ou le travail gravite autour de la food pour discuter de ses conseils pour un bel art de vivre.
Bienvenue dans notre Journal de Table !
Aujourd’hui, direction Marseille avec Samia Benazzouz. Originaire de Casablanca, elle étudie aux Beaux-Arts à Toulouse avant de poser ses valises dans la cité phocéenne, où naît sa vocation culinaire. Avec son projet Soum Soum Kitchen, lancé pendant le confinement, elle mêle cuisine, art et musique dans des lieux marseillais singuliers.
Depuis, Samia enchaîne résidences, pop-ups et collaborations avec des maisons comme Maison Kitsuné ou Purple. En 2023, elle ouvre le restaurant Moga, une aventure saluée par Harper’s Bazaar et Le Fooding.
Sa cuisine intuitive, libre et vivante puise dans ses racines marocaines, l’énergie des fêtes électro et l’art de recevoir avec générosité.
Une cheffe itinérante et multi-culturelle
Qu’est-ce qui t’a inspirée à te lancer dans la cuisine ?
J’ai toujours su que j’aimais l’art et la créativité, depuis mon plus jeune âge. Mon premier médium de prédilection était la peinture, c’est pour cela que j’ai voulu faire des études dans l’art. Mais à côté, j’ai toujours aimé cuisiner et manger. Quelque part, je pensais que je serais une femme artiste qui cuisine bien dans son foyer, je n’imaginais pas en faire mon métier. Ce qui m’a inspirée, c’est la possibilité de traiter un plat et une assiette comme une œuvre d’art, en mélangeant les textures, les goûts et les couleurs. Aussi, étant autodidacte, chaque jour et chaque collaboration sont une opportunité d’apprendre, d’évoluer et d’essayer.
Ce qui m’inspire par-dessus tout, c’est que ma cuisine est mon canal de communication et de transmission de mes émotions et de mon amour. Je mets toutes mes énergies dans l’assiette : c’est ma manière de transmettre ma gratitude et ma passion à celles et ceux qui la dégustent. C’est une conversation entre moi, le client et le plat.
Une cuisine créative et intuitive
Peux-tu nous parler de tes premiers souvenirs culinaires ?
En grandissant au Maroc, j’ai eu la chance d’avoir accès à des produits délicieux, notamment les produits de la mer. J’ai mangé des huîtres très jeune, et aujourd’hui encore, elles font partie de mon alimentation quotidienne — ceux qui me connaissent savent combien j’aime ça !
Les grillades de poissons du dimanche m’ont beaucoup marquée, notamment les petites soles frites de maman. Et parfois, quand on avait de la chance au marché, papa trouvait de grandes poches d’œufs de poisson qu’on grillait simplement : un délice. Mais au final, lorsque je me suis installée en France et que je rentrais au Maroc, maman me demandait ce que je voulais manger en premier. La réponse était toujours la même : le foie d’agneau à la chermoula (une recette marocaine)… un vrai bonheur !
Comment ta double culture influence-t-elle ta cuisine ?
On me demande souvent si ma cuisine est essentiellement marocaine, quand je parle de mes origines. Mais en réalité, mon approche est plus créative et intuitive. Je dirais qu’elle est d’inspiration méditerranéenne, avec des notes végétales et iodées.
Évidemment, ma culture a toujours un impact sur mes plats. J’aime utiliser des épices, des goûts et des techniques de chez moi, avec un twist. Vous retrouverez donc souvent de la harissa, de la chermoula, du citron confit ou des plats traditionnels revisités.
Où puises-tu tes inspirations culinaires ?
Je dirais que ma cuisine est inspirée par mon environnement. Ma double culture me permet d’avoir un spectre large de références culinaires, de design, d’architecture et d’héritage.
J’ai eu la chance de vivre dans des villes du sud : Casablanca, Barcelone, Toulouse et Marseille. Toutes ont une forte personnalité culturelle et culinaire, et sont empreintes de soleil et de caractère.
Je suis inspirée par l’art, le design, la mer… Ma cuisine est intuitive, et j’essaie de composer mes menus en fonction des produits disponibles et des saisons. Par exemple, j’attends de voir les poissons proposés sur les étals du marché du Vieux-Port, puis je compose autour de ces produits.
L'art de la table selon Samia
Lorsque tu organises des dîners, comment dresses-tu tes tables ?
Je mets un point d’honneur à l’art de la table et au soin apporté au dressage. Pour moi, le visuel est aussi important que le goût : manger dans une belle assiette, bien dressée, sur une belle table, c’est primordial.
J’aime utiliser des fleurs, autant dans l’assiette que sur la table. J’aime qu’il y ait de la couleur, du relief : c’est un moment important pour moi et j’y mets beaucoup d’amour et d’attention. Je collectionne aussi la céramique, qui est pour moi un art emblématique du monde de la cuisine. Je me déplace souvent avec mes propres pièces lors des événements, car elles font partie intégrante de l’expérience que je veux proposer. Le linge de table est aussi très important — c’est pour cela que je suis heureuse d’avoir cette belle nappe TABLE.
Quels sont tes projets sur le feu ?
En ce moment, j’organise des dîners privés chez moi. C’est un peu comme un retour aux sources pour moi. Ma cuisine est conviviale, et quel meilleur moyen de la partager que dans mon propre espace ?
J’ai aussi des résidences et des pop-ups qui arrivent bientôt. Mais comme je dis toujours : on verra de quoi la vie est faite ! Haha. Ce dont je suis sûre, c’est de cuisine… et d’amour. :)
Quelle est ta pièce TABLE préférée ?
J’aime beaucoup les designs de TABLE, c’est difficile de choisir, mais ma pièce préférée est le tablier (notamment le mien, orange et rose — mes couleurs préférées. Son design est confortable et permet de bouger et se déplacer très facilement. Le tissu est fluide et la couleur match parfaitement mon univers. Je l'adore :)