Rencontre avec Clémence Gommy, cheffe multicasquette

Chaque mois, nous partons à la rencontre d’une personne que nous apprécions et dont la vie ou le travail gravite autour de la food pour discuter de ses conseils pour un bel art de vivre.

Bienvenue dans notre Journal de Table !

Aujourd’hui, nous partons à la rencontre de Clémence Gommy, une entrepreneuse et cheffe autodidacte parisienne. Fin 2020, Clémence ouvre Gomi, une cantine méditerranéenne et végétale en plein cœur de Paris. Très vite, sa cuisine généreuse et ensoleillée séduit, faisant du lieu une adresse prisée. Portée par cet élan, elle publieTo Share, un livre rassemblant 80 recettes pensées pour le partage et la convivialité. Dans la foulée, elle fait évoluer Gomi vers un format plus libre et créatif, désormais tourné vers l’événementiel. Elle quitte alors les murs de la cantine pour installer sa cuisine dans un laboratoire à l’est de Paris, où elle imagine, avec son associée Blue, des expériences sur mesure visuelles et généreuses. Elle vient d'ouvrirHost by Gomi, un nouveau lieu pensé comme une extension vivante de son univers : un lieu de réception contemporain et lumineux au cœur de Paris, accompagné d’un laboratoire culinaire professionnel, pensé pour accueillir dîners, ateliers, lancements ou tournages dans un cadre élégant et modulable.

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Cuisine, saisonalité et inspirations

Comment décrirais-tu ta cuisine aujourd'hui ?

Ma cuisine a toujours été simple, parce que j’aime le bon dans la simplicité. Aujourd’hui, j’y ajoute des twists, souvent inspirés de souvenirs gustatifs liés à mon enfance, mon adolescence ou mes débuts en tant que jeune adulte. Ces twists viennent d’ingrédients découverts au fil de mes voyages, que ce soit en Asie, en Amérique du Sud, ou même dans différentes régions de France, grâce aux produits locaux.

J’aime particulièrement créer à partir de ce que j’ai sous la main, arriver sans idée préconçue et laisser l’inspiration venir en observant les produits, c’est souvent dans ces moments-là que je me sens le plus libre. Mon rapport au produit est très ancré : j’ai eu la chance de grandir dans une famille où bien manger avait une vraie place. Avec mon frère, on a toujours été habitués aux produits de retour de marché, au bio, au local… J’ai appris très tôt à bien sourcer, et la curiosité de mon père m’a transmis le goût de la découverte.

Concernant les saisons, c’est un repère fort pour moi. Mais ce qui m’inspire aujourd’hui, ce sont aussi les techniques de conservation : fermentations, séchages, pickles… Elles permettent de faire vivre un produit autrement, de prolonger son goût et d’explorer de nouvelles textures et saveurs, même en dehors de sa saison naturelle.

Qu’est-ce qui te nourrit au quotidien (en dehors de la food) ?

Ce qui me nourrit le plus, ce sont les rencontres. Ce que les autres racontent, partagent, créent… ça me stimule énormément. Et puis il y a les moments de pause : les week-ends loin de la ville, les vacances, les escapades dans la nature. C’est souvent quand mon esprit décroche que les idées surgissent. De plus en plus, certaines expositions aussi m’inspirent, surtout quand elles proposent des partis pris créatifs forts. J’aime voir comment les artistes ou les designers racontent une histoire, comment ils construisent un univers. Et enfin, je reste très attentive à ce qui se fait autour de moi. J’observe beaucoup, je me tiens au courant de l’actualité dans mon domaine, que ce soit dans la food, l’événementiel ou l’image. Ça me nourrit, forcément, et ça me pousse à rester en mouvement.

Host by Gomi : un nouveau lieu à Paris

Comment est né Host by Gomi ?

Après la vente du restaurant, je cherchais avant tout à agrandir notre espace de travail. Nous étions installés dans un petit laboratoire sans véritable bureau ni lieu dédié aux tests ou aux présentations pour nos clients. En cherchant un nouvel endroit, je suis tombée sur un espace bien plus vaste que ce que j'avais imaginé au départ. Et c’est justement cette ampleur qui a fait naître une autre idée : celle d’en faire un lieu de réception et de création.

C’est assez naturellement que Host a vu le jour. Dans cette dynamique d’entreprendre qui ne me quitte jamais, l’élan est venu presque instantanément. J’y ai vu une opportunité de créer un lieu qui me ressemble davantage aujourd’hui, plus aligné avec ma vision actuelle, plus mûr aussi.

Je voulais un espace plus sobre, plus neutre, qui laisse toute la place à la créativité. Un lieu modulable, qu’on peut réinventer à chaque
événement en fonction des briefs que l’on reçoit. La philosophie de Host, c’est précisément ça : être un espace vivant, malléable, qui s’adapte aux idées, aux rencontres, aux énergies. Un terrain d’échange et d’expérimentation, au service de chaque projet.

Tu as souvent travaillé sous forme de dîners éphémères, de résidences… Qu’est-ce que ça change de s’ancrer quelque part ?

S’ancrer quelque part, ça demande paradoxalement plus de créativité. Lorsqu’on est invité à cuisiner ailleurs, il y a souvent
déjà un cadre : un thème, une ambiance, une identité forte liée au lieu… On compose à partir de ça. Mais quand il s’agit de notre lieu, c’est à nous de lui insuffler une direction artistique, de le faire évoluer en fonction de ce qu’on a envie d’y voir naître.

Cela demande un travail plus poussé, notamment lorsqu’on y imagine des formats éphémères ou des pop-up. Et c’est justement cette liberté-là qu’on souhaite aujourd’hui offrir à travers Host : la possibilité de créer des expériences uniques, dans un lieu pensé pour ça, modulable, vivant.

On veut aussi ouvrir les portes à un public plus large, pas seulement les grandes entreprises avec lesquelles on travaille régulièrement, et proposer des dîners accessibles, avec la même exigence qu’au restaurant… mais sans les codes rigides du restaurant. Quelque chose de plus libre,
plus intime, plus proche aussi.

Recevoir selon Clémence

Quel est ton plat go to pour nourrir tes amis cet été ?

Une belle salade de tomates de pays avec des fruits ! J’adore mélanger les saveurs en ajoutant des cerises, des pêches ou des
nectarines. Et toujours un bon fromage pour le côté gourmand, burrata, feta, chèvre frais, selon l’envie.

Je termine avec une sauce vierge bien parfumée, à base d’herbes fraîches comme le basilic, la menthe ou le persil. C’est hyper rapide, frais, coloré, et ça fait toujours son effet. Et si on veut rendre le tout un peu plus généreux, je l’adapte en version bruschetta. Parfait pour les grandes tablées d’été !

Quelles sont tes pièces TABLE préférées ?

J’ai un vrai faible pour les sets de table en patchwork, je trouve que ça fonctionne super bien, surtout pour les grandes tablées d’été. La matière, le mélange de motifs… ça donne tout de suite du caractère à une table, sans en faire trop. Et je suis aussi complètement fan de la serviette Monta. Le mix de couleurs est juste parfait pour un mood d’été : joyeux, solaire, un peu décalé. Elle résume assez bien ce que j’aime dans l’art de la table.

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